Voilà, c'est fait ! Il a quand même fallu que je ne dorme que 3 heures les deux nuits précédant cette visite et que le jour même, j'oublie un paquet de photocopies à la photocopieuse (en s'en rendant compte, bien sûr qu'au moment où j'en avais besoin, c'est-à-dire, trop tard !).
Ca s'est très bien passé et j'ai eu un très bon rapport. Donc, voilà, ça c'est fait !
Ayé ! J’ai été inspecté ! Pour un enseignant
normalement constitué, une visite par un inspecteur (ou une inspectrice) de l’
Education nationale, revêt une certaine importance. Pourquoi ? Pour deux
raisons :
- pour les pépétes : au courant de sa
carrière, un fonctionnaire voit son salaire constamment et automatiquement
augmenté au fil de son expérience (le terme « augmenté » étant
évidemment tout relatif). Il y a un système d’échelons à gravir. Ainsi, en
début de carrière, un fonctionnaire est à l’échelon 1, tout de pin IKEA, et
termine logiquement par le dernier échelon, en bel acajou. Pour l’échelon de
platine, il faudra repasser ou éventuellement faire une carrière dans le privé.
« Oui, mais moi quand j’étais petit, je faisais de
l’escalade .N’y a-t-il pas un moyen de grimper plus (vite) pour gagner
plus ? » Et bien oui ! Système français oblige, c’est
possible ! Pour cela, il suffit d’avoir de bonnes notes lors des
inspections (pour un enseignant, c’est un comble ).
Au courant de cette inspection, l’inspecteur attribue à
l’enseignant une note sur 20 en fonction de sa « prestation ». Un
prof en début de carrière a donc tout intérêt à avoir la meilleure note
possible, pour pouvoir ensuite progresser plus vite dans la grille des
salaires ; en gros, il attendra moins de temps que les autres pour passer
d’un échelon à l’autre, car il partira de plus haut. Mais tout cela est bien
relatif : c’est -à- dire que malgré tout, même si on est très pressé, il
est impossible de gravir les échelons 2 à 2 (ou 4 à 4 pour les plus sportifs).
Les notes attribuées sont malgré tout prédéfinies en fonction de votre
ancienneté dans le système. En Haute-Garonne, par exemple, un enseignant
débutant ne pourra prétendre qu’à une note comprise entre 9/20 et 13,5/20.
Pourquoi ? Parce qu’officiellement, toujours selon ce bon vieux système
français, il est évident qu’un p’tit jeunôt fera toujours du moins bon travail
qu’un vieux briscard. Et parce qu’officieusement, le budget de l’ Etat serait
encore plus déficitaire si l’on s’amusait à réellement appliquer ce système de
mérite.
En quelques mots, j’aurais pu éviter toutes ces palabres, et
moins vous fatiguer les yeux devant votre écran en vous disant que c’est tout
simplement un système de promotion à l’ancienneté et un peu au mérite (mais pas
trop quand même…). Mais , vous savez, les instits c’est comme ça, ça a besoin
de tout clarifier….
Donc, un enseignant en début de carrière, comme moi, s’il
escompte pouvoir gagner des milles et des cents (enfin non, plutôt des cents)
de plus au bout de 40 ans de métier, n’a qu’à bien réussir ses inspections et
notamment la première.
- pour soigner son ego : dans le
primaire, nous n’avons pas de supérieur hiérarchique direct sur le terrain (à
l’école quoi !). Le directeur est un collègue au même titre que les
autres. Il n’a, en plus de ses collègues, que des fonctions de gestion, de
communication, de relations, de coordination, et je vais m’arrêter là, sinon,
on y est encore jusqu’à demain matin… Donc la reconnaissance professionnelle du
travail accompli ne se mesure qu’à ce que vous renvoient les élèves. C’est bien
connu, d’après les enquêtes du Monde de l’éducation et autres Nouvel Obs’, les
enseignants se sentent mal aimés. Et pourtant, d’après ces mêmes enquêtes, les
français font confiance à notre école publique. Où est le malaise alors ?
Un indice ? Cherchez du côté de la rue de Grenelle à Paris…
L’ inspection est avant tout une évaluation du travail de
l’enseignant. La note attribuée par l’inspecteur et le rapport qui s’ensuit
après la visite dans la classe et l’observation de quelques heures
d’enseignement auprès des élèves, compte beaucoup psychologiquement. Ainsi, la
seule vraie reconnaissance du travail accompli se fait lors d’une inspection,
qui a lieu au mieux tous les 3 ans. Autant que ça se passe bien si l’on espère
continuer à exercer sereinement son métier…
Voilà, si vous avez eu la patience de lire jusqu’au bout,
vous connaissez maintenant les deux enjeux essentiels d’une inspection « réussie ».
Je n’adhère ni à l’un ni à l’autre, et pourtant, on ne se refait pas, je n’ai
pas pu m’empêcher d’être un enseignant normalement constitué…Dans un prochain
article, un compte rendu des évènements.
Y., 7 ans: " Oui ! Et même q'un jour, les hommes décidèrent de colorer le monde..."
Ce sont ce genre de perles qui font toute la grâce de ce métier d'instit'.
Je me souviens d'un prof à la fac qui nous avait dit:
" Si vous continuez vos études et que vous passez votre maîtrise en l'an 2000, vous serez donc Les maîtres de l'an 2000 ". Entre temps, il fallait quand même redoubler quelques années; de toute façon, je me suis arrété avant cette maîtrise, donc je n'ai jamais pu réaliser ce fantasme...
Je me suis tout de même rappelé à ce bon souvenir le jour où j'ai décidé de devenir enseignant. Mon subconscient m'a-t-il joué des tours ?
Et oui, les élèves m'appellent "maître". Au début, ça fait bizarre de révétir un nom si évocateur, et puis, à y réfléchir, je préfère cela à l'impersonnalité de "Monsieur" ou à la trop grande familiarité de "Laurent". Au final, c'est un bon compromis qui , en outre, n'est pas dénué d'un certain charme un peu suranné. Nostalgie, quand tu nous tiens...
Voici donc ma troisième rentrée scolaire bien entamée. J'enseigne dans une école classée ZEP au Mirail en CE1 ( 7/ 8 ans) ...et quel bohneur ! En général, quand on prononce le mot ZEP (Zone d'Education Prioritaire), les gens commencent à avoir des sueurs froides...Moi, ça me fait l'effet inverse; je suis comme un poisson dans l'eau. Il y a une très grande chaleur humaine, et c'est là que l'on mesure vraiment l'importance de notre métier...laurent
Voilà, c'est fait, nous sommes allés à Carcassonne ce dimanche. Après 1h30 de route, nous voilà aux pieds de la cité et là 3 ou 4 parkings (payant bien-sûr) nous décidons de nous éloigner un peu pour trouver une place gratuite et bingo à 5 mn à pied de la cité. Au pied du château, il y a un caroussel et un va et vient de calèches qui proposent de faire le tour du château. Bref, ça y est, nous sommes dans l'enceinte du monument, beaucoup de monde, c'est encore les vacances. Nous retrouvons les sensations estivales, les bousculades, les pièges à touristes , les cafés à 2 euros et nous essayons de survivre à chaque attaque de gamins fraîchement muni d'une épée en bois ou en plastique ahhhhhhh! le bonheur...Bon, nous savions à quoi nous attendre ...sauf peut être le prix des visites qui sont très chères (au moins à Eurodisney, on peut aller à toutes les attractions). Bon, n'empêche que la ballade était agréable et le château très joli; en plus un beau grand soleil. Donc, finalement, une très bonne journée passée avec mon prince charmant....